Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce que dit Rose
25 septembre 2007

Après le bonze qui veut être DJ, le sumo qui gravit six étages sans faire d’infarctus

patte_au_billet_minusMalgré les apparences, rien à voir entre « Syndromes and a century » et ce joli « film du dimanche soir ». Car l’athlète asiatique qui ne rentre pas dans l’ascenseur n’apparaît que pour se poser en rival improbable du héros ; et il illustre les goûts orientaux d’une céramiste parisienne qui raffole des sushis.
Car le film se passe en France, et vous l’avez déjà vu. Mon petit cinéma nous a gratifiés ce week-end d’une bobine sortie lointainement en février : Je crois que je l’aime, avec Sandrine Bonnaire et Vincent Lindon, un film de Pierre Jolivet.
Un chef d’entreprise (Vincent Lindon) tombe amoureux d’une artiste (Sandrine Bonnaire) qu’il a engagée pour créer une fresque ; c’est le coup de foudre, mais pour lui coup de foudre = risque aigu de dépression et par là de faillite de l’entreprise ! Car il se relève juste d’une douloureuse rupture avec une « espionne industrielle » envoyée par une firme adverse… Il ne trouve donc rien de mieux que de mettre son détective privé d’entreprise (François Berléand) sur le cas ; celui-ci est un bon technicien qui s’empresse de disposer micro, caméra, et de pirater les fichiers du gynécologue de la belle…
L’idée de départ n’est pas sans rappeler « Le goût des autres », en moins radical : c’est l’idée sympathique qu’un type un peu beauf peut s’éveiller au monde de l’art grâce à l’amour (et vice versa). Mais si le PDG en question s’intéresse d’abord plus à la taille de la fresque qu’à sa qualité esthétique, la couche qu’il tient n’est pas aussi épaisse que celle du personnage de Jean-Pierre Bacri ; pas plus qu’il ne connaît une vraie révélation esthétique, contrairement à lui.
Le but est donc ici surtout de divertir et l’artiste (et sa vie bohême) vient s’opposer mécaniquement au chef d’entreprise (à la vie mieux -?- réglée, par des tas de télécommandes et de secrétaires).
L’autre question posée intéresse plus le réalisateur : le PDG a les moyens de tout savoir sur sa bien-aimée, mais cette surveillance va finalement rendre encore plus difficile la conquête de l’autre… Et puis que veut-il exactement savoir d’elle ? quelles limites (ne) pose-t-il (pas) à l’intrusion de son détective dans la vie privée de celle qu’il désire ? Mais évidemment, la fin expédie un peu ce problème : c’est une comédie romantique.
Très agréable, finalement, pleine de bons mots, de péripéties invraisemblables, avec une petite secrétaire rigolotte lorsqu’elle relate avec force euphémismes la dépression patronale (on pense à Valérie Mairesse dans la trilogie de Lucas Belvaux, secrétaire pleine de zèle du « couple épatant » formé par Ornella Muti et François Morel, bonne poire prise entre la jalousie de l’une et la dépression de l’autre), plein de personnages secondaires savoureux et même un chat, dont je me demandais ce qu’il faisait là (et aussi : comment faire jouer un chat ? parce que celui-ci a l’air aussi vrai que le chat blanc animé par ordinateur d’une marque d’équipement automobile…), eh bien voilà : il est là pour faire tousser Sandrine Bonnaire, qui y est allergique ! C'est une utilité, hélas, comme le sumo.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Chère Rose, c'est un vrai plaisir ces petits billets plein de délicatesse... Il est tard et je suis ensommeillée, je reviendrai demain lire la suite!
Ce que dit Rose
Publicité
Ce que dit Rose
Archives
Publicité