Traité des cocktails au cinéma – repas dominical 5
Plutôt qu’un repas dominical, cette semaine c’est Saturday night party ; imaginez-vous accoudé au bar en fin de soirée, sur fond de musique entêtante et laissez-moi vous offrir un cocktail. Je vous en propose deux versions, d'inspiration cinématographique :
Version 1 : le « white russian » du big Lebowski.
Séquence 1 : un homme à la caisse d’un supermarché. Intérieur – néons jaunâtres. Il porte un vieux peignoir (ou un pull ?) sur un tee-shirt et un caleçon (dans mon souvenir) et ne s’est pas lavé les cheveux depuis plusieurs jours. Il présente à la caissière une brique de lait. Il fouille dans les poches de son peignoir… mais non, il n’a pas de monnaie, et propose à la caissière de lui faire un chèque de 0,99 dollar (un chéquier, oui, il a ça dans les poches de son peignoir). Cette brique de lait va lui permettre de se confectionner son cocktail favori :
Un white russian.
*Comment faire ? un tiers de liqueur de café, un tiers de vodka, un tiers de lait
A siroter peinard sur son canapé – Variante : à boire au bowling (l’homme en peignoir ne s’habille que pour aller au bowling)
Copyright : the big Lebowski est un personnage des frères Coen, interprété avec beaucoup d’expressivité par Jeff Bridges
; le cocktail le fait partir dans d’étranges délires où il heurte des
quilles de bowling. Le pauvre est perdu dans une histoire trop complexe
pour lui et il n’a pour l’aider que ses partenaires de bowling, dont
Steve Buscemi dans un rôle de gredin.
Avantage : peut se boire avachi, cocktail d’intérieur
Inconvénient : un peu lourd, ne vous attendez pas à danser toute la nuit après ingestion
Cette recette est dédiée à Erzébeth dont un billet récent m’a remis en mémoire ce cocktail qu’on a beaucoup bu par chez moi.
Version 2 : la « pina colada » d’Alice
Alice est une jeune ouvrière licenciée de son usine de poissons. Elle décide de tout quitter et de changer de vie. Elle s’installe dans un hôtel lyonnais où elle sirote tous les soirs au bar
une pina colada.
Un truc sucré, de fille, qu’on prend toute la soirée à finir. C’est là qu’elle rencontre Bruno, un type beau comme une statue grecque, mais blessé. Il faudra plusieurs pina colada (pluriel ?), une soirée pizza et même un match de foot pour que le film réunisse enfin ces deux paumés, sur une musique de PJ Harvey.
*comment faire ? je n’ai jamais essayé ! mais voici la théorie : 4cl de rhum blanc + 2cl de rhum brun + 12cl de jus d’ananas + 4cl de lait de coco
Hmmm ! à siroter perchée sur un tabouret de bar, en faisant les yeux doux aux garçons
Copyright : Alice, c’est Sandrine Kiberlain, qui fut le double de Laetitia Masson
dans ses premiers films, comme celui-ci, « En avoir (ou pas) ». On y
retrouve Arnaud Giovaninetti, Roschdy Zem en veilleur de nuit et au
début de sa carrière, et même Claire Denis dans un second rôle (une
cinéaste que j’aime beaucoup).
Avantage : transforme les grandes perches à taches de rousseur en divines séductrices de cinéma
Inconvénient : attention lorsque vous devrez descendre du tabouret
Alors ? cocktail pantouflard ou paille/ombrelle en papier ? pull avachi ou décolleté ? grand froid ou caraïbes ?