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Ce que dit Rose
24 octobre 2007

Livres d’enfance

Il y a peu, Lily nous présentait un livre d’enfance, Grain-d’aile, un conte de Paul Eluard, dont j’avais entendu parler parce que j’aime bien Eluard et que le titre est un jeu de mots sur le  véritable nom du poète, Paul-Eugène Grindel pour l’état-civil… Lily me l’a même raconté…
A peu près en même  temps, Patoumi évoquait une lecture d’adolescence à laquelle elle revient encore…
Et au même moment, je discutais avec ma sœur de nos effrois de petites filles : comme nous avions pleuré quand la méchante fée de la Belle au bois dormant (version Walt Disney) fait sombrer la jeune fille dans un sommeil qui ressemble à la mort (et mon ennui lorsque j’ai revu le film il y a peu, mon ébahissement même de ne rien retrouver de mes émotions d’enfant), comme nous étions effrayées par la méchante reine de Blanche-Neige offrant la pomme à sa belle-fille, dans un livre de lecture que notre mère nous avait ramené de l’école. Et maintenant les contes nous semblent d’aimables bluettes auxquelles la lecture de la Psychanalyse des contes de fées ne confère plus grand mystère (bon, j’exagère…).
Aussi j’ai eu envie moi aussi de me pencher sur quelques lectures au parfum moisi mais entêtant…
Je veux vous parler de deux livres que j’ai retrouvés il y a quelque temps dans des vide-greniers ou autres brocantes… et que je n’ai pas relus – pas envie de découvrir que ce que j’aimais était, comme La Belle au bois dormant, un truc fade et oubliable…
Il y a d’abord, en bibliothèque rose, une Mademoiselle Trouble-fête. C’est une petite fille qui, pour une raison qui m’échappe (perte de ses parents ?), s’installe chez des cousins pleins d’éducation, alors que la demoiselle elle-même manque de savoir-vivre… Je me rappelle qu’elle mange dans cette nouvelle famille des « pommes de terre en robe des champs » - les patates arrivaient épluchées dans mon assiette, je découvrais le grand monde avec elle. Il était également question de limonade, et bien sûr de vie et de mauvaise éducation qui s’engouffraient chez ces cousins trop polis. Je me rappelle aussi que nous chantions le petit texte de 4e de couverture, probablement sur la musique d’un dessin animé de l’époque. La nostalgie m’est venue quand ce livre de l’école, ma maman m’a dit l’avoir donné aux enfants d’une collègue… Il est vrai qu’il était bien désuet… Mais quand même… depuis je l’ai retrouvé.
L’autre livre avait été emprunté à la bibliothèque, je ne sais plus à quel âge, il s’appelait Petite fille rouge avec un couteau  et il avait une couverture abominable… J’ignore ce qui m’avait poussée à emprunter un livre aussi officiellement morbide, mais toujours est-il qu’il m’a durablement fascinée.
DSCN1270
Il y était question d’un jeu qui occupait les enfants de tout un village ; ils se réunissaient dans une sorte de château et jouaient à vivre dans une société plus ou moins médiévale, avec des batailles et des cérémonies (je crois que l’héroïne était affectée à la chapelle). Elle parlait un français très familier qui m’avait d’abord déroutée, puis m’avait enveloppée, enserrée tant l’histoire avait d’écho en moi… L’héroïne avait un frère, un frère jumeau, et je crois qu’il mourait dans un accident, alors que les deux enfants découvraient, avec une certaine difficulté, l’univers du collège, si prosaïque par rapport à la vie au village et au château. Il laissait sa sœur se débattre dans les filets des araignées qui peuplaient son cerveau… Vers la fin, il était question que le vieil édifice qui abritait le grand jeu soit détruit, rasé par des machines. Mais il était écrit, et notre héroïne était la dépositaire de cette mémoire et de ces légendes (sa grande sœur, les autres enfants devenus grands avaient eux aussi joué leur rôle dans ce cycle), que si quelqu’un tentait de détruire le royaume, celui-ci serait englouti. Allait-elle mourir elle aussi dans la grande destruction ou accepterait-elle de grandir, de quitter le royaume ?
Alors lisez Petite fille rouge avec un couteau, c’est Myrielle Marc qui l’a écrit, et… dites-moi si c’est bien !

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Commentaires
R
La même couverture ! avec son anorak 70's et son regard noir !
L
Oui Rose, c'est bien la même couverture ! <br /> Je m'y attaque bientôt :)
R
Mon conseil : ne confronte pas cet agréable souvenir à la réalité ! évite tout baby-sitting !
P
Mince ! La belle au bois dormant était mon préféré : j'adorais sa robe qui change de couleurs, son beau chateau et les trois petits fées...
R
Habillée, dis-tu ? :)<br /> ... Myrielle Marc va me remercier. (La couverture dit : institutrice de maternelle d'origine landaise, a trois enfants. Habite au bord de la Loire.) <br /> Sinon, je t'assure que La Belle au bois dormant est le pire Disney (de tous les temps).
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