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Ce que dit Rose
10 novembre 2007

Deçà, delà, pareil à la feuille morte

DSCN1300… Je reviens de mon escapade parisienne et automnale.

Mon premier réflexe quand j’arrive à Paris, c’est de me précipiter chez G*bert. Certes, je fréquente les bouquinistes de ma ville, il y en a même un que j’aime beaucoup, mais ma visite au GJ est toute différente. Il m’arrive d’y flâner sans idée précise, survolant les rayons en attendant de me laisser tenter par un nom, une quatrième de couverture, sûre d’être confrontée à d’innombrables sollicitations… C’est ainsi que la dernière fois j’ai ramené les Pérégrinations d’une paria, de Flora Tristan. Je l’ai acheté parce que j’avais été amusée par quelquesunes des réflexions de cette illustre militante lors de son tour de France (elle s’indignait que Nîmes consacre de l’argent à la remise à jour de vestiges, alors que les Nîmoises auraient mérité de beaux lavoirs couverts ; la ville ne savait pas utiliser son argent !). Mais maintenant je ne sais pas si j’aurai un jour le courage de me lancer dans ce gros pavé… Parfois aussi je viens avec une liste et une idée très nette des livres que j’aimerais trouver (c’était le cas cette fois-ci, à cause de tous vos blogs), et je repars toujours à demi déçue et à demi satisfaite. Enfin il m’arrive de compléter la collection de mes auteurs bien-aimés (le magasin semble toujours liquider à bas prix son stock de romans et de nouvelles d’Elizabeth Taylor, qui est un très bon écrivain).

DSCN1291Il faisait beau à Paris, ce début de semaine, alors, qu’il était agréable de flâner en mangeant du chocolat, même chargée de livres, en conversant à bâtons rompus malgré l’étroitesse des trottoirs !

A la Bnf, j’ai voyagé dans le temps, avec les héros, « d’Achille à Zidane ».
Exposition très pédagogique et richement illustrée.
Collection de souvenirs :
-j’ai vu de mes yeux vu un manuscrit de la Vie d’Alexandre de Plutarque (dans un grec que j’avais du mal à déchiffrer)
-il paraît qu’il n’y a pas d’héroïsme féminin. C’est que l’Histoire a du mal avec ça. Pourtant il paraît qu’autrefois des femmes ont porté armures et parfois se battaient, comme la Grande Mademoiselle au 17e siècle.
-il y a des héros oubliés, comme Joseph Epstein. Ce résistant, qui combattit durant la guerre d’Espagne, fut fait prisonnier pendant la guerre et s’évada, qui enfin fut à la tête des FTP parisiens, pris en même temps que Manouchian (« L’affiche rouge » diffusé par diverses bornes audio ne cessa de résonner dans la salle), fut torturé des mois et fusillé. Mais ce polonais communiste fut oublié à la Libération, comme les autres étrangers qui avaient pris part aux combats et les femmes qui avaient eu un rôle actif dans la Résistance.

Et enfin, je me suis envolée vers les 4 coins du monde. Il m’a suffi d’un ticket de métro et d’arpenter le quai Branly, où se tient l’exposition Photoquai (nom étrange, j’entends « ‘faut toquer ! » mais il n’y avait pas de porte et même quelques courants d’air glacé, ou encore « faux toqués », et les grains de folie étaient multiples mais très emballants).
J’ai vu des pays brumeux,
DSCN1301
et d’autres à la profondeur de champ extraordinaire,
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des scènes quotidiennes,
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et d’autres fantastiques,
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des photos publicitaires
DSCN1318(voile chic),
et des femmes voilées que le miroir révèle,
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j’ai souri,
DSCN1312
j’ai été émue.
DSCN1311
Régulièrement, des joggers passaient sur la plate-forme recouverte de graviers et la faisaient trembler. J’essayais d’ouvrir les yeux.
DSCN1309
[J’aime beaucoup la photographie, c’est un art qui m’a souvent donné de belles émotions esthétiques.] Et au-delà des photos, il y avait des histoires, étranges (les photos péruviennes me replongeaient en plein réalisme magique d’Amérique du Sud) et terribles (cette femme chinoise tuée dans un « salon de coiffure » nocturne (une maison de prostitution) sur laquelle on retrouva un relevé de compte qui montrait sa grande pauvreté et un agenda avec une déclaration d’amour à son mari).
Promenez-vous sur les quais !
[désolée, je n’ai pas noté les noms de tous les photographes ; le seul que je peux nommer sans difficulté c’est celui qui a saisi l’homme à tête de cheval et la femme aux piranhas : Javier Silva (Pérou).]

PS : merci à mes hôtes !

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Commentaires
R
Je crois que l'exposition durait jusqu'à fin novembre... effectivement, les errances dans les librairies au petit bonheur la chance sont un des grands plaisirs de la vie !... mais faire confiance à un lecteur de bon conseil, c'est très agréable aussi !
V
Oui, une bien belle balade à faire (n'est ce pas trop tard!). Tu as de la chance de savoir être en perdition dans les librairies d'occasion... je n'ai pas malheureusement le vécu des grandes lectrices, le ressenti des intellectuels...je ne sais pas voir les pépites d'or sous mon nez..le plus souvent, il faut me mettre le livre dans la main...
R
Oui, chez GJ, on peut se livrer à une quête plus méthodique, alors que chez mon bouquiniste on fait des trouvailles inattendues. Les deux ont du charme !
E
Je pourrais écrire le même commentaire que Fashion :-)<br /> Très joli billet, écrit comme toujours "à la Rose", ce qui lui apporte un petit plus magique - mais je ne saurais pas l'expliquer...<br /> <br /> Chez GJ, on trouve plus de livres récents que chez les bouquinistes, non ? J'ai cette impression-là, dans ma ville. Les deux se complètent, à mes yeux.
R
@ekwerkwe : j'ai une stratégie proche (seulement le sac de courses pliable dans une pochette - mais costaud)<br /> @patoumi : ce sera avec plaisir !
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