Considérations temporelles
En Italie, le temps passe trop vite...
En même temps que l'Italie, je visite New York dans les années 1870, par le biais d'Edith Wharton et du Temps de l'innocence.
Une remarque m'arrête :
"Dans ma jeunesse, (dit une vieille New Yorkaise de bon goût) il était de mauvais goût de porter les dernières modes ; Amy Sillerton m'a toujours dit qu'à Boston il fallait mettre en réserve pendant deux ans les robes de Paris. La vieille Mrs. Baxter Pennilow, qui faisait très bien les choses, faisait venir douze robes par an : deux de satin, deux de soie et six autres de popeline ou de cachemire fin. C'était une commande à date fixe, et comme elle a été alitée pendant deux ans avant sa mort, ses filles ont trouvé quarante-huit robes de Worth qui étaient toujours restées dans leur papier de soie."
Je m'amuse de lire ces lignes au pays des boutiques luxueuses et des maîtres de l'élégance. Et je souris aussi de ce temps ralenti, étiré, de ce choix du démodé, austère et puritain. Quel dépaysement !