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Ce que dit Rose
23 novembre 2007

Tee-Tee et les autres

Quand je ne vais pas au film coréen, il vient à moi !
Dans ma ville vient de s’achever un festival proposant une quinzaine de films originaires du pays du matin calme. C’est à cette occasion que j’ai vu un film inédit en France (mais disponible en DVD) : Take care of my cat.
(J’ai aussi appris à cette occasion qu’il était possible de suivre des cours de coréen pas loin de chez moi ! hélas, à un horaire où je ne suis pas disponible…)
Mais revenons à nos chats de gouttière. Ce film avait a priori tout pour me plaire :
-il raconte la vie quotidienne de cinq copines juste après leur sortie du lycée, et j’avoue un faible pour les films de fin d’adolescence
-dans le titre est annoncée la présence d’un chat, ce qui devait me permettre d’affiner mon analyse sur la crédibilité du jeu félin au cinéma
Je comprends cependant que le film ne soit pas sorti en France : l’intrigue est lente, sur les cinq filles annoncées, on ne s’attache finalement qu’à trois, et la fin est je trouve un peu facile…

Mais le principal intérêt du film est de montrer diverses figures de la jeune femme coréenne : la première travaille dans un cabinet de courtier et semble prête à oublier ses amies et son amoureux, illusionnée par les lumières de Séoul et les sourires de ses supérieurs (la fin se chargera de lui remettre les idées en place) ; la deuxième, à l’opposé, vit avec ses grands-parents dans une sorte de bidonville, dans une maison qui risque de s’écrouler, elle ne trouve pas de travail et ne peut pas commencer les études d’arts appliqués dont elle rêve sous son toit de tôle ; la troisième (ma préférée) est une rêveuse qui cherche à maintenir les liens entre ses amies, elle travaille (bénévolement) pour sa famille à l’accueil d’un sauna ou à la distribution de tracts et rêve de partir… Les deux dernières sont des jumelles, dont les personnalités sont moins développées. Elles vivent en vendant dans la rue des bijoux faits main à des gamins. Le film sépare de plus en plus les deux premières, tandis que la troisième doit choisir son camp.
Cette division est retardée par les divers épisodes de retrouvailles lors de fêtes ou de séances de shopping ; chacune de ces scènes est jubilatoire (fous rires autour d’un énorme gâteau, tandis que tous les petits téléphones décorés de bijoux sont sagement alignés sur le bord de la table, course essoufflée pour quitter la boîte –installée dans un centre commercial – avant que le vigile ne ferme les grilles, tout en soutenant l’amie ivre)… mais toujours amère (cette fête d’anniversaire manque d’être annulée parce que la jeune ambitieuse s’est vu faire de vagues propositions de sortie par un cadre de l’entreprise…).

Quant au chat du titre, il s’appelle Tee-tee et les filles se le confient les unes aux autres au fil des péripéties du film. Recueilli par la fille du bidon-ville, il est offert à l’arriviste pour son anniversaire, mais revient bien vite à celle qui l’avait trouvé, car la jeune fille va s’installer à Séoul et refuse de s’encombrer d’un chat, même s’il a l’air docile. Sa patte sert donc de sceau sur les dessins de la jeune artiste, jusqu’à ce que la maison de bric et de broc s’effondre. Sa maîtresse se mure dans le silence et est envoyée en maison de correction, et confie le chat à la rêveuse, qui finira par le repasser aux jumelles, pour réaliser son rêve de partir le plus loin possible.
Au début, la grand-mère de l’héroïne se montre méfiante vis-à-vis de Tee-Tee : le grand-père est né sous le signe du Tigre (ou du Lion ? Je ne suis plus sûre), ça pourrait ne pas être compatible. Au fil de l’histoire, personne ne semble capable de donner un refuge définitif à Tee-Tee, pourtant si fidèle et attachant. Alors que l’ami éconduit de l’ambitieuse dit que celui qui ne comprend pas les chats ne trouvera jamais l’amour… Son dernier déménagement se passe même sous de terribles auspices : les jumelles regardent un documentaire animalier dans lequel un chat se fait dévorer…

Il y a même de la cuisine dans ce film, un énorme gâteau d’anniversaire à la crème dégusté ou plutôt dévasté de coups de cuillères, et un mystérieux plat que la rêveuse mange extrêmement goulûment. Le nom est revenu plusieurs fois en quelques secondes, mais malgré mes intenses tentatives de mémorisation, il m’échappa dès les secondes suivantes (toujours aller au cinoche avec un carnet ?). Dommage, ça avait l’air bon.

Un film assez mélancolique donc, dans lequel les personnages se heurtent à leurs illusions et voient se casser leurs espoirs...
DSCN1359
Nota bene : je vous parlais il y a peu du formidable type du benêt dans les films coréens. Quelques surfs m’ont permis de découvrir que les divers benêts que j’ai vus sont joués par le même acteur (des lunettes, une teinture, ça change tout), Song Kang-Ho, qui semble s’être fait une spécialité de cet emploi.

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Commentaires
R
Chouette ! J'ai vu il n'y a pas longtemps "Printemps, été, automne, hiver et printemps" qui est magnifique (très beau, assez cruel, provoquant la réflexion) et mon autre film culte coréen, c'est "Deux soeurs", un film d'horreur (il faut aimer le genre, mais l'histoire m'avait vraiment bouleversée)
V
Chouette: une autre adepte du cinéma coréen. Je n'ai pas vu celui-ci mais j'ai pris beaucoup de plaisir à voir "The host", "Locataire", "Memories of murder"...j'ai hâte de voir "Ivre de femme et de peinture", "Printemps, été, automne, hiver et printemps"...et je cherche encore le nom du film que j'ai adoré sur de jeunes femmes célibataies parlant sexe!<br /> ...un peu sud coréen mais visionnages non?!
R
Seulement deux petites heures ! (à peine) Quant à Tee-Tee, nous l'abandonnons chez les jumelles... espérons qu'il s'en sortira !
E
ça semble charmant ! (et ta photo aussi! ;-)<br /> Mais si le film s'étire.... plus ou moins de 2h22 ? Et puis je m'inquiète : que devient Tee-Tee au terme de tous ses déménagements ?
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