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Ce que dit Rose
11 avril 2009

La maman de Momoko

chat_cercueilKoike Mariko évoque excellemment les chats. Voici donc un chat très sale qui apparaît dans un jardin sous les tourbillons des fleurs de cerisier. Une servante lui donne du lait, puis du jambon et des sardines. Lavé, il se révèle d’un blanc immaculé et bouleverse la maîtresse de maison : il semble la résurrection de la chatte Lala, la confidente de la petite Momoko dont elle était le professeur particulier des années auparavant…

Soit donc un drame à 5 personnages : Hariu, la jeune fille au pair aux rêveries enflammées et naïves ;  Momoko l’enfant mystérieuse ; son père veuf, séduisant et volage ; Chinatsu, la belle jeune femme qu’il veut épouser en secondes noces, à condition que Momoko l’apprécie… et Lala, la chatte blanche que la petite fille prend pour sa mère.

Le Chat dans le cercueil se présente comme un roman policier ; il s’agit plus exactement d’un suspense psychologique (on sent qu’un drame se prépare), mêlé à un soupçon de fantastique. La chatte et son « enfant » semblent des forces de la nature en communication mystérieuse, et la narratrice, attirée au sein de la « famille » que s’est donnée Momoko, ne sera que le jouet d’un destin qui la dépasse.
Les personnages évoluent dans un milieu artistique et occidentalisé qui m’a rappelé les romans « japonais » de Kazuo Ishiguro. On est juste après la deuxième guerre et les enfants s’émancipent de la tutelle des pères, ces vieilles badernes qui ont frayé avec le régime et deviennent encombrants. La jeune Hariu est par ailleurs l’élève du père de Momoko, peintre de son état. Toute une faune de starlettes se pressent aux garden-parties du dandy, et il est fasciné par le mode de vie américain, rompant avec les coutumes japonaises, rupture que le roman se chargera de nous expliquer.
Le roman est habilement construit et se lit sans déplaisir ; comme tous les romans à intrigue il me laisse même l’impression d’un engrenage presque trop bien huilé. Ce que j’ai apprécié c’est surtout cette atmosphère de conte noir, avec, dans le rôle du chat botté serviable et maléfique, une chatte blanche, maternelle et inquiétante.

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Commentaires
R
Il y a un plaisir à se laisser balader par l'auteur, de toutes façons ;)
V
Hum, je suis bien tentée ... trop huilé mais moi j'ai toujours du mal à voir que je suis menée par le bout du nez.
R
Dominique : j'ai aimé y retrouver quelques traces d'Ishiguro, mais c'est sûr que l'intérêt naît surtout du mystère, il n'y a pas vraiment de réflexion sur l'évolution de la société japonaise. Très plaisant cependant.
D
Je l'ai lu, il y a deux ans environ. J'ai passé un très bon moment avec cette mystérieuse chatte; l'auteur sait installer une atmosphère inquiétante.<br /> Je ne pense pas que ce soit aussi exigeant qu'Ishiguro, loin de là! Mais un bon divertissement, oui!
R
Ah ouf ! ;) (je dois dire que quand on m'a offert le roman, j'ai été horrifiée par le titre ;) quelle idée affreuse, me disais-je !)
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