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Ce que dit Rose
13 décembre 2007

Sainte-Lucie – Repas dominical 13 (comme 13 décembre)

Il y a quelque temps, je vous parlais de Sainte Agathe, malheureuse jeune martyre qu’on supplicia en lui arrachant les seins. Son souvenir venait à l’esprit du prince de Salina lors du grand bal du Guépard, à la vue de desserts aux blancheurs impudiques, évoquant les deux seins qu’elle présente sur un petit plateau dans l’iconographie traditionnelle.
Lucie est une autre sainte sicilienne (originaire quant à elle de Syracuse), dont les attributs (les yeux) ont également été transformés en pâtisserie.
Il court bien des légendes  sur cette jeune fille qui avait décidé de se consacrer aux pauvres et de renoncer au mariage: on lui aurait arraché les yeux et elle les aurait remis en place elle-même ; d’autres sources disent qu’elle les a arrachés pour les offrir à son ancien fiancé qui se montrait entreprenant à cause de « ses yeux », afin qu’il la laisse tranquille. On raconte aussi qu’une intervention divine rendit son corps si pesant qu’on ne put la traîner jusqu’à un lupanar.
Son nom, Lucie, vient de lux, la lumière en latin. Ce qui explique sans doute les légendes autour de ses yeux. En tout cas, ce n’est pas en Italie mais en Suède qu’elle est le plus fêtée, en plein cœur de l’hiver, comme symbole de la lumière. Le 13 décembre, on cuisine même des brioches au safran dont les formes rappellent ses yeux.
J’ai fait pour vous ce délicieux gâteau d’hiver.
            LucieSainte Lucie de Francesco del Cossa
Pour douze paires d’yeux jaunes et bien dorés :
Comme j’ai une machine à pain, je l’ai laissé pétrir à ma place. Dans la cuve j’avais mis : 50g de beurre mou, 300ml de lait que l’on a fait bouillir et dans lequel une dose de safran a infusé un quart d’heure, 490 g de farine mêlée à de la poudre d’amande (au milieu de cela une demie cuillère à café de sel et 6 cuillères à soupes de sucre). Tout en haut : 1 sachet de levure. J’ai laissé la pâte gonfler (programme : pâte) pendant 1 heure et demie.
Si vous n’avez pas de machine à pain, rien n’est perdu : il faut mélanger d’abord la farine, la poudre d’amandes, le sel, le sucre, puis ajouter le lait au safran, la levure, et enfin le beurre ; pétrir cinq minutes et laisser reposer cette pâte lisse et élastique dans un endroit chaud pendant 1 heure.
Sortie de son étuve, le pâte doit avoir doublé de volume.
Alors on l’aplatit et on la découpe en 12 morceaux, que l’on va modeler en double boucle, pour représenter les yeux de Lucie.
On laisse la pâte reposer encore 30 minutes ou plus au chaud (la pâte double encore de volume).
Un léger badigeon d’œuf rendra les brioches plus dorées.
Ne reste plus qu’à les cuire, 15 minutes au four à 190°.
Après ces multiples sévices (pétrissage, charcutage, gril ou presque), voici ce qu’on obtient :
                                            DSCN1408
On peut mettre des amandes pour symboliser le regard dans les boucles.
NB : l’œil de Lucie est aussi un coquillage que l’on monte en bague ou en bijou. Et vous savez quoi ? C'est ce que j'ai demandé pour Noël. Espérons...

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Commentaires
R
... bohémien, je voulais dire !
R
Merci beaucoup de ce lien, Vanessa, ce divan fumoir bonhémien est un très beau blog que je ne connaissais pas !
V
N'hésite pas à aller voir ce billet de Florizelle http://florizel.canalblog.com/archives/2006/12/13/3417239.html
R
Merci patoumi ! (finalement j'ai mis des écorces d'orange pour les yeux de certaines brioches...)
P
Ravissant.
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